CBG : le cannabigérol

Le chanvre revient progressivement sur le devant de la scène, sous des traits bien moins discriminants qu’auparavant et plus variés aussi. Cette plante suscite même un enthousiasme nouveau, du fait des principes actifs qu’elle renferme. Leurs propriétés sont progressivement étudiées et de plus en plus largement exploitées et appréciées.

Ainsi, le sombre THC se voit désormais grappiller des parts d’attention par d’autres molécules de la plante, inoffensives et à très fort potentiel comme le CBD. Y en aurait-il d’autres tout aussi dignes d’intérêt ? Avec le CBG, cette plante n’a pas fini de nous surprendre.

Qu’est-ce que le CBG ?

Une molécule du chanvre

Le CBG est l’acronyme du cannabigérol, une des nombreuses molécules synthétisée naturellement par le chanvre.

Le taux de cannabigérol dans le chanvre est généralement faible : très souvent moins de 1%. Ce n’est pas l’une des molécules les plus produites par la plante. Cependant, des variétés génétiquement modifiées peuvent en générer un ratio plus élevé.

Les biosynthèses qui font le CBG

La forme acide du cannabigérol, le CBGA, intervient au tout début de la réaction en chaîne qui aboutit à tous les autres principes actifs du chanvre.

En précurseur, cet acide cannabigérolique est produit dans les trichomes de la plante et modifié quand des enzymes agissent dessus, ce qui donne les formes acides du CBD, du THC, du CBN ou encore du CBC. Ce sont ensuite la chaleur et la lumière qui décomposent ces acides et permettent d’obtenir les molécules précédemment citées ainsi que bien d’autres : on appelle cette étape la décarboxylation.

Le CBG est donc le produit de la décarboxylation du CBGA sans qu’aucun enzyme n’ait agi sur ce dernier.

La découverte du CBG

C’est en comprenant les biosynthèses du chanvre que les chercheurs israéliens Raphael Mechoulam et Yehial Gaoni ont réussi à distinguer plusieurs molécules de la plante.

Lancés dans la recherche sur le chanvre en 1963, ils isolent et identifient les structures de plusieurs molécules naturelles de la plante les années suivantes : le CBG, le THC, le CBD, le CBC, le CBN entre autres.

Comment le CBG agit-il sur l’organisme ?

Le CBG, un cannabinoïde

Le cannabigérol (CBG) est un cannabinoïde, puisqu’il peut interagir avec le système endocannabinoïde qui a pour fonction de réguler notre équilibre interne (l’homéostasie). Comme cette molécule provient d’une plante, le CBG est même un phytocannabinoïde.

Les effets du CBG

Même si le cannabigérol doit être étudié davantage pour que toutes ses propriétés soient connues, certains consensus se dégagent déjà dans la communauté scientifique. Il semblerait que le CBG ait un nombre important de vertus en commun avec le CBD.

Quelles sont les propriétés du CBG ?

Détails importants, les milieux scientifiques s’accordent à conclure que le CBG serait bien :

  • non-addictif
  • inoffensif

Neuroprotecteur

Une étude l’université Complutense de Madrid, publié dans Neurotherapeutics en janvier 2015, conclut que le cannabigérol aurait des propriétés neuroprotectrices. Les scientifiques espagnoles affirment même que le CBG serait une piste de recherche très intéressante pour traiter des maladies neurodégénératives.

Anxiolytique

Dans une vidéo de mars 2013 pour WeedMaps, un site communautaire sur le chanvre, la spécialiste américaine Bonni Goldstein prête des propriétés antidépressives au CBG. Ce médecin explique plus largement que le cannabigérol aurait certains potentiels similaires au CBD.

Anti-inflammatoire

Des chercheurs italiens ont publié une étude dans Biochemical Pharmacology en mai 2013. Ce travail conclut que le CBG aurait des effets bénéfiques sur la maladie intestinale inflammatoire.

Décontractant musculaire

Parmi les différentes molécules du chanvre étudiées pour leurs effets sur la vessie par une équipe de chercheurs italiens, le CBG est apparu comme la plus efficace pour limiter les contractions de cet organe du système urinaire. Cette conclusion est relayée dans Natural Product Communications en juin 2015. De façon plus générale, le cannabigérol permettrait d’inhiber les contractions musculaires.

Antitumoral

Des scientifiques napolitains ont constaté que le CBG interagirait avec des cibles spécifiques impliquées dans la cancérogenèse. Leur étude, détaillée dans Carcingenesis en décembre 2014, affirme que le CBG entrave la progression du cancer du côlon. Ces chercheurs italiens recommandent son utilisation à la fois pour prévenir et traiter le cancer colorectal.

Antibactérien

Le CBG serait particulièrement efficace contre le staphylocoque doré pourtant résistant à d’autres antibiotiques. Il pourrait ainsi permettre d’éviter des infections répétées. Cette conclusion est motivée par le travail de chercheurs canadiens relayé en février 2020 dans ACS Infectious Diseases. Elle vient d’ailleurs conforter les hypothèses d’une étude italienne parue dans le Journal of Natural Products en août 2008.

Stimulateur de l’appétit

Une équipe de chercheurs anglais a publié deux études qui avancent que le CBG stimulerait l’appétit. La première, paru en octobre 2016 dans Psychopharmacology, conclut que le CBG peut provoquer de l’hyperphagie sans effet secondaire négatif. Cette molécule du chanvre est recommandée pour traiter les trouble de l’alimentation. La seconde étude, présentée dans Behavioural Pharmacology en juin 2017, rapporte des conclusions similaires.

Les produits au CBG

Des huiles CBG pour profiter de la molécule

Il est possible de bénéficier des propriétés du cannabigérol en consommant des huiles alimentaires qui en contiennent. Les huiles CBG peuvent être consommées seules, mais aussi agrémenter une boisson ou un plat, dans le respect des dosages recommandés par les fabricants. Ces derniers indiquent généralement de ne pas prendre plus de trois prises de maximum quatre gouttes par jour.

A l’instar des huiles CBD, les huiles CBG sont cependant plus efficaces en application sublinguale que par la voie digestive. Les muqueuses sous la langue permettent à la molécule d’être mieux assimilée par l’organisme : à la fois plus rapidement et plus efficacement. C’est donc le meilleur moyen de consommer du CBG.

Neuroprotecteur, anxiolytique ou encore anti-inflammatoire, les vertus prêtées à cette molécule par la science sont aussi nombreuses qu’intéressantes. Pour de plus en plus de consommateurs, l’huile CBG est un précieux allié de bien-être et de sérénité.

Les huiles CBD/CBG : encore plus de chanvre

On sait que les effets des cannabinoïdes peuvent être amplifiés quand ils sont assortis. Cette sorte de synergie, d’interaction stimulante, est appelée l’effet d’entourage. On le retrouve particulièrement grâce aux extraits multi spectre de chanvre, encore plus quand on associe deux principes actifs comme le CBD et le CBG en plus d’autres cannabinoïdes.

La posologie conseillée est la même que pour une huile CBD ou une huile CBG. Le ratio généralement proposé est un équilibre des deux molécules. Un bon compromis quand on ignore quelle molécule a le plus d’effet sur soi : cela peut d’ailleurs être cette alliance des deux.

Huile CBG, huile CBD, huile CBD/CBG, que choisir ?

Il existe des huiles CBG, des huiles CBD et des huiles CBD/CBG. Si l’on prête des vertus si similaires aux deux molécules, pourquoi proposer cette variété de produits ? La question est légitime et la réponse évidente : tout dépend de votre sensibilité à chacune de ses molécules.

Car chacun à un système endocannabinoïde qui lui est propre et qui réagit plus ou moins distinctement à telle ou telle molécule cannabinoïde. Il convient donc de tester ces molécules dans des produits à la qualité irréprochable et d’être attentif à ce que l’on ressent.

Pour certain ce sera le CBD le plus efficace, pour d’autre ce sera le CBG. Ce qu’apporte une huile CBD/CBG, c’est un compromis qui permet en plus de bénéficier de l’effet d’entourage. Pour parvenir à l’effet escompté, tout est ensuite histoire d’expérimentation et de dosage.

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